Exposition "Collections et Tapisseries - Regards complices"
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Du 5 juillet au 17 novembre 2024, le musée de Gajac présente sa nouvelle exposition temporaire,


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Exposition Gustavo Ten Hoever - Piranèse

Labor omnia vincit - Sed natura resistit

Du 2 février au 2 juin 2024
Musée de Gajac


Visuel affiche
Présentation par Julia Fabry, commissaire de l'exposition
Le travail de Gustavo Ten Hoever a été vu à travers le monde, mais beaucoup de ses travaux sont encore inédits en France.
Passionnée par ses photographies depuis de nombreuses années, j’ai eu envie d’imaginer une exposition au Musée de Gajac pour confronter la contemporanéité de ses images à la magnifique collection de gravures de Piranèse.
L’essai de Giovanni Battista Piranesi intitulé Della Magnificenza, daté de 1761, pourrait être le point de départ de ma réflexion autour du rapprochement entre les gravures de celui-ci et les photographies de Gustavo Ten Hoever.
L’intérêt de Piranèse allait vers la magnificence de l’architecture romaine, tandis que dans l’œuvre de Ten Hoever c’est celle de la nature.
Un pouvoir poétique de l’image, une forme de mysticisme ou d’altérité et le souci du détail sont autant de lignes communes qui imposent un cadre à ce projet d’exposition appelant deux artistes que tout semble opposer.
Mais si l’un est graveur et technicien, l’autre, grâce à la technicité de la photographie saisit des paysages qui se muent en peintures.
Si Piranèse crée un répertoire de formes avec l’antiquité qu’il augmente de son imagination, Ten Hoever parvient à fixer lui aussi des ruines que la nature, en s’en emparant, semble avoir transformées en chimères dévorées par le temps.
Chez les deux artistes le réel est transfiguré et l’on retrouve le même vocabulaire : vestiges effondrés, architectures, goût de la surcharge, de l’enchevêtrement, cadrages précis et mise en scène magnifiée par la lumière.
Comme le souligne Marguerite Yourcenar « L’édifice se suffit ; il est à la fois le drame et le décor du drame, le lieu d’un dialogue entre la volonté humaine encore inscrite dans ces maçonneries énormes, l’inerte énergie minérale, et l’irrévocable temps.»1
Ainsi des rapprochements formels s’imposent. Les effets renforcés, les contrastes marqués, les teintes saturées ; la matière est à l’œuvre dans les différents travaux.
Ce projet curatorial, au-delà des correspondances, réuni certains thèmes : celui des prisons imaginaires chez Piranèse et les casiers abandonnés des détenus de l’île de la Gorgone en Colombie, retrouvés par Gustavo Ten Hoever, mais aussi le temps à l’œuvre et la présence humaine défiée par la nature.
Si le graveur était visionnaire, le photographe voit, et son regard, porté par une grande liberté, une dorme d’ingéniosité lui permet de révéler toutes les nuances et les subtilités de la nature. Les paysages ont des visages dans les photographies de Gustavo Ten Hoever.
Ce questionnement d’un retour à l’état sauvage passe aussi par l’imagination. « Imaginer c’est s’absenter » écrivait Gaston Bachelard, c’est « s’élancer vers une vie nouvelle », vers une vision nouvelle.

1 Marquerite Yourcenar a préfacé une édition des Prisons imaginaires, avec un texte publié ensuite de manière autonome sous le titre Le cerveau noir de Piranèse (expression de Victor Hugo), dans la série d’essais intitulée Sous bénéfice d’inventaire.

Gustavo Ten Hoever

G. Ten Hoever
Né en Uruguay, Gustavo Ten Hoever, a d’abord été formé à l’École de Photographie à Montevideo avant de déménager à New York.
Aujourd’hui, il partage sa vie entre sa ville d’adoption et Paris. Lors d’un voyage initiatique en Amazonie brésilienne, il a commencé à prendre des photos pour sa première exposition intitulée « Full Moon people », consacrée aux populations autochtones de cette région.
Depuis lors, Ten Hoever voyage et ses travaux sont exposés sur la scène internationale, notamment à New York, à Connecticut, à Londres, à Paris, à Genève, à Zurich et à Gstaad.
La photographie de Ten Hoever est une quête spirituelle au cours de laquelle le photographe capture l’essence d’un lieu, d’une personne, d’un moment et ses images se distinguent par une interaction non affectée entre la nature et l’espace, les êtres et les objets. La vision de la nature qu’il nous propose à travers son objectif, se caractérise à la fois par le beau et l’étrange, le simple et le sublime. Il associe différents styles et genres photographiques et sa photo est influencée par la littérature et la poésie. Les spectateurs sont particulièrement frappés par la nature calme et rêveuse de ses images.

Dernière modification : jeudi 13 juin 2024

Musée de Gajac