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Vies minuscules de Pierre Michon

Vies minuscules de Pierre MichonPar le Théâtre de l’Argile

Du 2 au 6 mai 2018 à Villeneuve/Lot

Une performance théâtrale hors du commun, pour donner à entendre l’intégralité du texte des Vies minuscules de Pierre Michon.

L’auteur y convoque les destinées modestes et anonymes de figures issues du monde rural de son enfance ou rencontrées au détour des souvenirs.
Ces existences ordinaires de « petites gens » se lèvent de l’oubli, magnifiées, sous la plume ciselée d’un Pierre Michon faiseur de beau à partir de peu, faiseur d’éternité à partir de fragments de mémoire.

Le metteur en scène et comédien Jean-Christophe Cochard, s’est saisi de ces Vies minuscules pour offrir à voix haute la langue poétique fulgurante de Pierre Michon.

Fruit d’une aventure artistique au long cours, cette représentation intégrale invite à s’immerger pleinement dans un trésor de la littérature contemporaine, à la rencontre de vies infimes qui rejoignent aussi les nôtres.

« Nous avons fait le pari qu’en présentant les Vies, portées par la présence et la voix des comédiens, cellesci entreraient en résonance avec celle(s) des spectateurs.
La force de ce texte (nous le croyons) favorise en chacun la venue de ces moments intimes ; mais nous croyons aussi que le texte ne se contente pas de cela, il y apporte aussi le soutien de sa beauté à laquelle nous invitons le spectateur à simplement se laisser aller. »

Jean-Christophe Cochard, Théâtre de l’Argile (28)

4 épisodes

Tarifs : de 6 à 12 € par épisode

Ép. 1 - Mercredi 2 mai à 20 h 30 au Château de Rogé (en extérieur)
Mise en place d’une navette gratuite sur réservation : départ groupé devant le Théâtre à 19 h 30
Vies d’Eugène et de Clara et Vie du père Foucault
Avec Denis Marc et Hubert Godon
Eugène et Clara sont les grands-parents du narrateur qui essaient de combler l’absence du père. Expérience d’une distance et d’un rapprochement.
Le père Foucault est un ancien ouvrier agricole, oublié parmi les oubliés, qui meurt sans mot dire et dont le narrateur fait la connaissance dans une salle d’hôpital.
Le lettré et l’illettré deviennent frères d’ignorance.

Ép. 2 - Jeudi 3 mai à 20 h 30 au Théâtre Georges-Leygues
Vie d’André Dufourneau et Vie d’Antoine Peluchet
Avec Philippe Fauconnier et Éric Cénat
Dufourneau et Peluchet partent à l’aventure : l’un pour s’enrichir en Afrique, l’autre, chassé par son père, pour tenter de gagner sa chance en Amérique. Deux figures fondatrices de la personnalité de Pierre Michon.

Ép. 3 - Vendredi 4 mai à 20 h 30 dans la Tour de Paris
Vies des frères Bakroot
Avec Jean-Christophe Cochard et Philippe Fauconnier
C’est le destin de deux frères, enfants d’une campagne déshéritée, qui, tout au long de leur brillante scolarité, entretiennent une rivalité qui ne fera que s’amplifier. Une histoire de passions : les livres et les femmes.

Ép. 4 - Samedi 5 mai à 20 h 30 au Musée de Gajac
Vie de Georges Bandy
Avec Stéphane Godefroy et Hubert Godon
Ce sont les retrouvailles avec un abbé déchu et alcoolique dont les messes se terminent dans un asile psychiatrique. Le narrateur reconnaît dans cet homme le jeune prêtre au « verbe d’or » de son enfance.

L’intégrale

Dimanche 6 mai de 11 h à 19 h 30, au Théâtre Georges-Leygues
Tarifs : de 6 à 20 € l’intégrale
  • 11 h : Vie d’André Dufourneau et Vie d’Antoine Peluchet (1 h 20)
    Avec Philippe Fauconnier et Éric Cénat
  • 12 h 30 - 13 h 30 : pause déjeuner, pique-nique sorti du panier ou assiette spéciale au restaurant Le Glacier
  • 13 h 30 : Vies d’Eugène et de Clara et Vie du père Foucault (1 h 20)
    Avec Denis Marc et Hubert Godon
  • 15 h : Vie de Georges Bandy (1 h 10)
    Avec Stéphane Godefroy et Hubert Godon
  • 16 h 15 - 16 h 45 : pause café
  • 16 h 45 : Vies des frères Bakroot (1 h 25)
    Avec Jean-Christophe Cochard et Philippe Fauconnier
  • 18 h 10 : Vie de Claudette
    Avec Hubert Godon
    et Vie de la petite morte (1 h 20)
    Lecture par Marie-Hélène Lafon
    Madeleine, la petite soeur, est morte.
    Elle réapparaît comme une illumination.
    « Il faut en finir. » ouvre la page de ce dernier récit, comme la dernière station d’un chemin de croix.

Par le Théâtre de l’Argile
  • Mise en scène : Jean-Christophe Cochard
  • Scénographie : Stéphane Pauvret et Christophe Desforges
  • Lumière : Alessandro Vuillermin
  • Photos : Éric Morin
  • Costumes : Sabine Siegwalt
  • Adaptation : Jean-Christophe Cochard, Philippe Fauconnier, Hubert Godon

Principaux partenaires :
Drac Centre ; Drac Alsace ; Région Centre ; Conseil départemental d’Eure-et-Loir ; Bénévent l’Abbaye (Creuse), Baltring-Théâtre ; Théâtre du Nom-Dit ; Théâtre de l’Imprévu ; La Fausse Compagnie.

EXPO

« Habiter une oeuvre : Vies minuscules de Pierre Michon »

par Éric Morin, photographe
Du 27 avril au 4 juin - Théâtre Georges-Leygues

« Lui et Les Cards. Le chapitre des Cards. Le crucial et délicat chapitre des Cards. Des photos ont été prises dans la maison par Éric Morin. Parfois Pierre Michon est à table, en veste de laine, la table est jonchée et la cheminée large, le cantou, s’ouvre dans son dos ; il aurait presque l’air d’être seul dans la maison, seul avec elle, dans son ventre ; et c’est très intimidant.
Je ne connais pas d’images, de portraits plus justes et plus intimidants de Pierre Michon. »

Marie-Hélène Lafon, Éditions de L’Herne

AUTOUR DES VIES MINUSCULES

Table ronde par Agnès Castiglione, universitaire

Samedi 5 mai à 14 h 30 - Foyer du théâtre Georges-Leygues
En présence de Marie-Hélène Lafon et Pierre Michon
La conférence, en lien avec la représentation théâtrale des Vies minuscules et l’exposition photographique, mettra en lumière les façons dont l’écriture somptueuse de Pierre Michon donne à voir, pratique un art de l’apparition et suscite les figures par la force de son style dans une entreprise de résurrection -une poétique de l’incarnation- qui les dote d’un éblouissant corps de mots.
La table ronde sera suivie d’une séance de dédicaces.
Entrée gratuite - Réservation conseillée au 05 53 40 49 49


Agnès Castiglione
Agnès Castiglione est docteur ès lettres et maître de conférences en littérature contemporaine à Saint-Étienne. Présidente de l’association des Amis de Pierre Michon, auteure du dictionnaire Giono, elle dirige l’édition des Cahiers de l’Herne consacrée à Pierre Michon. Elle défend la « force d’une littérature ouvragée... qui séduirait le lecteur à jamais ».

Marie-Hélène Lafon
Professeur agrégé, Marie-Hélène Lafon enseigne le français, le latin et le grec à Paris, où elle vit. « Née dans une famille de paysans », selon ses propres mots, elle est originaire du Cantal.
Son département d’origine et sa rivière, la Santoire, sont le décor de la majorité de ses romans. « Quand j’écris, je rejoins mon vrai pays, c’est très intestin, très organique, comme malaxer la viande. »


PIERRE MICHON



Pierre Michon - Vies minuscules à Villeneuve-sur-Lot
Pierre Michon naît le 28 mars 1945 à Châtelus-le-Marcheix (au hameau Les Cards) dans la Creuse, dans la maison de ses grands-parents. Il est élevé par sa mère institutrice après que son père eut quitté le foyer. Il passe son enfance à Mourioux puis au lycée Notre Dame de Guéret, où il est pensionnaire. Il étudie ensuite les Lettres à Clermont-Ferrand et veut consacrer à Antonin Artaud un mémoire de maîtrise, projet qu’il abandonnera. Il voyage par la suite dans toute la France, ayant rejoint une petite troupe de théâtre. Michon n’exerce pas de profession stable.

En 1984, Vies minuscules, son premier ouvrage est édité, il est alors âgé de 39 ans. Pierre Michon nous livre là une écriture et une voix si singulières que Vies minuscules devient un livre culte, un classique de la littérature contemporaine, constitué de 8 récits qui redonnent vie et voix aux disparus, des héros paysans, et mettent l’accent sur les invariants de l’humanité.
Tous ces récits sont un appel, salut fraternel, dialogue ou communication avec ces anciens vivants.

Après ce premier livre, Pierre Michon a publié des récits denses, concentrés autour de figures de peintres - Vie de Joseph Roulin (1988), Maîtres et serviteurs (1990), Le Roi du bois (1996) - ou d’écrivains - Rimbaud le fils (1991), Trois auteurs (1997), Corps du roi (2002) - tous héros d’une éblouissante résurrection savante portée par la voix d’un narrateur empathique de grande présence.

D’autres récits plongent dans l’opacité des temps barbares (L’Empereur d’Occident, 1989), le vieux fonds légendaire de l’Occident (Mythologies d’hiver, 1997), l’imaginaire médiéval d’une chrétienté violente de fondateurs (Abbés, 2002), autant de drames qui sont méditation sur la grâce, la gloire et la vanité, le chaos et la création.
De cet ensemble homogène, La Grande Beune (1996) aux allures de « roman » semble se détacher. Mais en plaçant cette écriture de pur désir auprès des grottes de Lascaux, l’origine de l’art, le récit dit encore, érotiquement, son désir d’écriture.
C’est aussi sur le nom de Lascaux que se termine le très beau récit Les Onze (Grand prix du roman de l’Académie française en 2009) où Michon donne à voir un chef-d’oeuvre inconnu de la Révolution française, le tableau, par le peintre François-Élie Corentin, des onze Commissaires de la Grande Terreur.

En 2007, Pierre Michon a publié un passionnant recueil d’entretiens, Le Roi vient quand il veut. Propos sur la littérature (réédition 2016) qui révèle l’immense continent littéraire et culturel de toute son oeuvre.

Dernière modification : samedi 11 août 2018

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